L’extractivisme désigne un mode spécifique d’accumulation de richesses, reposant sur des « activités qui extraient d’importantes quantités de ressources naturelles qui ne sont pas transformées (ou qui le sont seulement dans une faible mesure) principalement destinées à l’export. L’extractivisme ne se limite pas seulement aux minerais ou au pétrole, il est également présent en agriculture, en sylviculture, ainsi que dans le secteur de la pêche ». (Acosta, 2013). Ce concept, mobilisé surtout en études critiques du développement et en approches critiques de l’environnement (Svampa, 2011 ; Bednik, 2015), désigne des logiques économiques prédatrices et a principalement été adopté pour l’analyse des situations socio-économiques en Amérique du Sud et plus secondairement, en Afrique.
L’extractivisme est souvent identifié dans des régions caractérisées par la pauvreté et les fortes inégalités sociales, qui cohabitent avec des sols et sous-sols riches en matériaux exploitables. Pour certains auteurs, la « malédiction des ressources » (Acosta, 2013 ; Gilberthorpe, Hilson, 2014) est visible lorsque l’exploitation des ressources naturelles ne se traduit pas nécessairement en amélioration du bien-être des populations d’une région donnée et l’effet de percolation attendu par l’implantation d’une exploitation (minière, pétrolière, forestière …) n’a pas lieu.
Source : Marine Duc. Géo confluences.